LILLY 19 - ALCATEL 10
En rugby, il y a ceux qui jouent du piano et ceux qui les déménagent. En cette fraîche soirée de février, dès le coup de sifflet du toujours pédagogue Pierre Pailhes, le ton était donné : on avait bien compris que Mozart ne serait pas de la partie dans cette rencontre à 12.
En ce début de partie, les avants de chaque équipe se disputaient le ballon ovale. Lilly, qui se méfiait du pack d’Alcatel-Lucent, faisait mieux que résister et prenait peu à peu l’ascendant sur son adversaire. Sur un beau mouvement, Lilly enchaînait les coups de boutoir et les percussions, le ballon restant toujours vivant jusqu’à la terre promise pour un essai entre les poteaux qui sera transformé. 7-0
Réfractaires aux nouvelles technologies, les avants Lilly s’organisaient en une tortue d’école sur la remise en jeu. Le ballon était transmis à l’ailier qui fit un sprint depuis sa ligne des 40 mètres sans être rattrapé jusqu’à l’en-but. Transformation réussie. 14-0
Alcatel n’arrivait pas à réagir avant la pause. Sur la remise en jeu, Lilly chipait le ballon au demi de mêlée d’Alcatel. Le ballon passait de main en main jusqu’à l’aile où Gaël aplatit son deuxième essai personnel. Ça sentait les tournées à la troisième mi-temps. Un coup de pied en hommage à notre Président n’aggravait pas la f(r)acture numérique : 19-0
Par la suite, Lilly gérait. Quelques mouvements s’amorçaient mais par faute d’organisation ou par précipitation, les actions s’annihilaient. Au fûr et à mesure de la partie, les plaquages devenaient de plus en plus difficiles. Alcatel ne baissait pas les bras. Son courage était récompensé sur une percée en force qui finit entre les poteaux. Essai non transformé : 19-5
Cette mi-temps paraissait décidément bien longue pour Lilly. Le doute s’installait alors qu’Alcatel, revigoré par ce premier essai, remettait aussitôt le couvert. Lilly ne parvenait plus à contenir son adversaire en cette fin de match pour un autre essai entre les poteaux. Essai non transformé : 19-10
Les derniers efforts dans les dernières secondes permettaient à Lilly de remettre un peu la main sur le ballon. L’arbitre permettait enfin aux deux équipes de s’applaudir mutuellement du bon esprit exprimé dans cette partie.